Grosdidier exclut tous les autres UMP mosellans

Critiquant vertement le bilan social du Département, le député-maire de Woippy a officialisé lundi soir sa candidature « d’homme libre » sur son canton. Contre le sortant Jean-Claude Théobald soutenu, lui, par l’UMP.

       

Le torchon brûle entre Philippe Leroy et François Grosdidier. Le duel, jusque-là à fleurets mouchetés entre les deux ténors de l’UMP mosellane, grimpe en intensité. L’irruption, désormais officielle, du second dans les cantonales vient contrarier les plans du premier. Lequel confirme, certes, son intention de passer les manettes du conseil général au maire de Yutz Patrick Weiten (DVD/Indépendants de Moselle), au lendemain du scrutin. Mais n’en conserve pas moins la ferme intention de préserver son fauteuil au Palais du Luxembourg, lors des sénatoriales de septembre. C’est là que le bât blesse. À droite, beaucoup prêtent en effet à François Grosdidier l’intention de lâcher son siège de député, jugé trop exposé en cas de victoire de la gauche en 2012, pour un fauteuil de sénateur. Spéculations que l’intéressé écarte d’un revers : «  Une élection après l’autre », s’agace-t-il, sans « rien s’interdire » pour autant.

Sur les cantonales, Grosdidier franchit le Rubicon. Le comité départemental de l’UMP, réuni lundi soir à Saint-Avold, lui a permis d’officialiser sa candidature. On lui « mégote » l’investiture ? Qu’à cela ne tienne, il la snobe, contournant ainsi l’obstacle d’une éventuelle sanction du vote des troupes rameutées contre lui. «  Je me présente en homme libre », s’affranchit-il tout en dénonçant «  le manque de volontarisme » de Philippe Leroy dont il étrille «  la politique sociale trop passive » et «  les insuffisances en matière de prévention de la délinquance ».

« Candidats UMP   au casse-pipe »

Plus grave, le maire de Woippy juge que la stratégie d’alliance menée avec les Indépendants de Moselle conduit la fédération UMP mosellane à sa perte. «  On envoie des candidats UMP au casse-pipe contre les socialistes et on soutient des divers droite dans les cantons où on joue sur du velours. Mécaniquement, l’assemblée va basculer dans le camp des Indépendants », déplore-t-il, non sans savoir qu’un tel argument peut faire mouche auprès des instances dirigeantes du parti sarkozyste. Même s’il s’en défend, il sait pouvoir compter sur le soutien de Nadine Morano, désormais en charge des investitures. «  Mes électeurs de Woippy ne votent pas pour moi en raison de mon appartenance à l’UMP », s’entête l’intéressé tout en s’engageant à respecter la règle du désistement républicain au second tour.

Vaguement agacé, Philippe Leroy dénonce la manœuvre : «  François Grosdidier joue une aventure personnelle et cherche une reconversion politique », cingle-t-il. Les critiques sur son bilan ? Le patron du conseil général les juge irrecevables : «  Il reproche au Département de ne pas impliquer davantage les travailleurs sociaux dans la lutte contre la délinquance, mais ne peut ignorer que ceux-ci sont tenus au secret professionnel. La question, c’est jusqu’où peut-on aller dans le secret partagé ? » Au plan politique, Leroy revendique sa stratégie d’alliance avec les Indépendants et renouvelle son soutien à Jean-Claude Théobald, candidat sortant sur Woippy : «  A la différence des socialistes,  nous sommes contraints à trouver des alliés. L’attitude de François Grosdidier risque d’accentuer l’échec des régionales et je ne souhaite pas que l’on importe au conseil général l’art de perdre les élections ». À bon entendeur…

Xavier BROUET.(RL)

Et les médias glosent sur les petites phrases des leaders socialistes!